Entreprises culturelles?

Publié le par Philippe d'Hauteville

Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de lire ce remarquable (et controversé) bouquin de Pierre-Michel Menger  : 'Portrait de l'artiste en travailleur". En préambule il ouvre sa réflexion à partir de cette hypothèse:...que non seulement les activités de création artistique ne sont pas ou plus l’envers du travail, mais qu’elles sont au contraire de plus en plus revendiquées comme l’expression la plus avancée des nouveaux modes de production et des nouvelles relations d’emploi engendrées par les mutations récentes du capitalisme ...

Cela veut-il dire que l'artiste serait par sa démarche, son mode de vie,  sa créativité, l'archétype du travailleur moderne parfaitement adapté aux exigences du capitalisme contemporain: disponible, flexible, imaginatif, libre?
Il semble que oui. Cette hypothèse lui servira pour aller encore plus loin en disant C’est dans les paradoxes du travail artistique que se révèlent quelques-unes des mutations les plus significatives du travail et du système d’emploi modernes.

Mais on ne peut pas seulement en rester à ce constat cynique. L'artiste apporte aussi au monde moderne une vision intuitive de la recherche et de l'innovation que ne peut ignorer le créateur d'entreprise.

D'ailleurs dans les pays anglo-saxons, le monde créatif côtoit très facilement celui de l'entreprise. En France, la culture et les arts étant jusqu'à présent une affaire d'Etat (malgré un recul net de ses engagements -lire "de l'exception à l'exécution culturelle" de Jack Ralite), ces deux mondes esquissent timidement un pas de deux  relancé sous le ministère de Raffarin, maitre de cérémonie en 2002 dans sa déclaration en faveur desmécénats et des fondations. Il faut préparer le terrain dans les esprits à l'idée que peu à peu l'Entreprise remplacera l'Etat dans ses responsabilités.
En France, la méfiance est de mise. L'entrepreneur confond les biens culturels avec un logiciel de Play-Station, l'artiste contemporain est sur une planète où se parle une langue initiatique.

Quelles places doivent prendre l'artiste et l'entreprise dans ce télécopage?

De nombreux chercheurs travaillent ces questions  :  voici quelques uns d'entre eux que vous trouverez sur ces sites : Entrepart,  Créa Univertsité,  Les artistes infiltrent l'entreprise.

Faites nous part de vos réfexions sur ce sujet



Publié dans Editorial

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article